Prendre une décision
Qui décide et comment décider ? : la théorie des organisations, Approche stratégique de la décision, on décide dans un groupe en fonction d’intérêts stratégiques.
A partir des années 60 on tend à rationnaliser les choix. Cela se transpose des biens privés aux biens publics. Mais qu'est-ce que la rationalité ?
Se heurte à plusieurs biais, un certain nombre d’élément :
Chacun, à titre égoïste, tente de développer au mieux sa situation, forme d’utilitarisme / pragmatisme. L’individu qui prend la décision doit pouvoir être « rationnel » et pour se faire doit être « informé ».
Cet embarras se trouve donc dans les biais informationnels et cognitifs : si c'est fondé sur la raison, et donc les informations disponibles, le probleme de la qualité de l'information et de son traitement se pose.
La rationalité n’est jamais absolue, elle est « biaisée » : on ne sait même pas réellement ce que c’est, ni même comment l’atteindre.
Pour être rationnel il faut avoir une connaissance parfaite de tous les antécédents et les aboutissants de la décision : donc être totalement transparent à soit même, et disposer d’un temps déraisonnable pour décider.
Au mieux, on a donc des rationalités limitées. On cherche donc à tendre vers ce qui est rationnel pour justifier nos décisions.
Dans le cadre des Ppub, elle s’applique aux biens publics : il faut être rationnel dans l’acquisition d’un bien public (universalité d’accès, absence de concurrence dans l’usage, non consommable)
La rationalité (méthode) de l’entrée et de la sortie :
Entrées : ce qui suscite la décision. Ses entrées peuvent elles être perçues de manière rationnelle ?
La sortie : la production.
entre les deux ? Le mécanisme institutionnel
Exemple : l'approche economique de la democratie :
La démocration, comme système politique, a été appréhendée par certains comme la mise en œuvre, la régulation d’un marché des biens publics. La recherche d’un équilibre entre une offre et une demande politique.
Elle oppose ceux qui sont susceptibles de dégager l’offre : les gouvernants ; et ceux capable d’émettre une demande : les citoyens.
Mise en œuvre analogique de la théorie du marché à la démocratie.
Pour expliquer la régulation, certains se sont basés sur l’égoïsme et sont parvenus à mettre en place un certain nombre d’éléments critiques permettant d’apprécier plus convenablement ce marché des biens publics.
Les gouvernants vont être amenés à privilégier dans l’offre public des éléments qui vont leur permettre d’obtenir des voix (approche utilitariste) : ce qui favorise la décision est la recherche de l’intérêt perso, la capacité à être réélu.
Dans les démocraties, existe un certain nombre de corps intermédiaires qui peuvent venir, au titre de groupe de pression, peser sur le processus de décision.
« Plus une démocratie est ancienne, plus elle génère des groupes intermédiaires, des représentations d’intérêt, et plus ces coalitions d’intérêts vont œuvrer à leur profit afin de peser sur la redistribution des biens publics. ». L’égoïsme individuel permet de s’écarter d’un véritable intérêt général.
Ces différentes approches d’une régulation du politique sur la base d’un marché des biens publics, de peser sur la rationalité des décisions par des coalitions de redistribution ont été critiqués sur la base de plusieurs arguments :
Il est parfois un peu simple d’imaginer que la décision d’un opérateur ne peut être résumé qu’à la recherche de l’intérêt perso. C’est artificiel et réducteur.
Cette pression, subie par l’appareil d’Etat dans le cadre des coalitions de redistribution, ne peut être possible qu’à deux conditions : la perception d’une admin d’Etat très passive : uniquement réceptrice de ces demandes ; et la faiblesse de l’Etat : non suffisamment intégré pour résister à ces pressions. => les différents degré d’intégration de l’Etat à l ’égard de la société et à elle-même.
La sortie : ces mécanismes de production sont appréhendés selon l’idéal type bureaucratique dans lequel l’individu disparait derrière la fonction => hiérarchie, formalisée, structurée…pour qu’il y ait manifestation de l’égoïsme des personnes travaillant dans l’administration il faut désagrégation de la fonction
On y distingue : l’égoïsme des opérateurs dans la politique pub vont rechercher soit du pouvoir soit du bien être soit les deux.
Les opérateurs vont se créer des zones dans lesquelles ils vont créer du pouvoir ou se mettre à l’abri du pouvoir des autres (pouvoir comme capacité d’influencer) : ce que l’on qualifie comme les marges d’incertitude.
Ils se traduisent par des zones de confort : le moins embarrassé possible : revenir sur des routines, ou une répartition des rôles donnant aux opérateurs le maximum de satisfaction possible.
Ex : cadre dirigeant. Mettent en place ce qui est valorisant pour eux, des démarches de stratégie ou de contrôle car satisfaisant en terme de comp’, de pouvoir etc.
A contrario, celui doté d’une « simple » mission d’exécution, qui va subir le pouvoir hiérarchique, va adopter deux stratégies en général : se créée à son bénéfice des zones d’incertitude (suppose maitrise de la relation avec l’environnement et ses compétences techniques), ou bien un sentiment beaucoup plus fort d’acculturation, d’incorporation, d’adhésion : je ne peux m’y opposer alors j’accepte d’y adhérer.
L’institution : l’environnement institutionnel pèse sur la logique de décision : notamment par la répartition des compétences, qui supose comment un individu se représente dans au sein de l’organisation.
Cet ensemble montre que dans beaucoup de cas, on est « dépendant du sentier, du chemin conceptuel» : on décide, sans décider. Par moment, il s’agit simplement de « bricoler », de faire avec ce qu’on a, les différents courants confluent et font apparaître une décision.
Comment se manifeste un accord, et la décision qui en émerge ?
Mettre en lumière l’intérêt de la pensée des autres.
Stanley Cavell : philo de l’esprit américain, qui avec John Rowls ont construit une théorie de la justice, et de la société. Relation entre philo de l’esprit, langage et argumentations.
Comment on fait société, et comment à l’intérieur des société on s’accorde sur quelque chose ?
Pour John Rowls : voile d’ignorance qui permet aux individus de faire émerger sur la base d’interêt perso, une forme de justice
Pour Cavell : une conversation de justice.
Les accords sociaux peuvent se manifester de manière symbolique dans les productions d’une société : dans des œuvres artistiques tel que le cinéma, ce que le cinéma montre est la manière dont les gens s’accordent. Cycle conf entre cinéma, littérature et politique.
Ex : les comédies de re-mariage. Couple mûr qui divorce tout en s’aimant encore, et vont tenter de se rabibocher. Ils cherchent à entretenir une conversation.
La constitution d’un rapport politique pour Cavell est de donner à chacun sa voix
Dans les années 50 pb : la guerre froide. Incapacité de s’accorder, donc rupture de la conversation. La possibilité de s’accorder est en crise.
Pour Cavell, le cinéma met en avant l’obvious, ce qui a ce point ordinaire que je ne vois même plus sa complexité. Ex : l’utilisation d’un mot, qui dans un contexte donné, on sort de son usage mécanique et on se rend compte d’un autre sens, voire de son sens premier qui a été dévoyé. C’est tellement évident que je n’ai pas besoin de m’impliquer.
L’histoire des comédies de remariage : c’est le délitement, dans lequel l’ordinaire n’est plus un point d’accord entre les interlocuteurs, et que sa complexité se découvre à nouveau. On se rend compte entre autre, dans la sphère publique, que l’on laisse des gens à coté des droits civiques (USA : ségrégation)
Cavell met en place deux situations :
- Ordinaire qui est un concept (vision d’organiser le monde), qui donne des critères. Les critères sont des éléments de garantie de concept, ils permettent d’avoir des certitudes, qui permettent de savoir qu’une chose est ce qu’elle est.
- L’ordinaire disparaît, il est en crise. Il s’effondre un peu et fait apparaître, manifeste les mécaniques des accords précédents (critères et concepts), le rapport intentionnel.
Les formes de vie (Cavell)
De ces deux situations, il en retire le concept de Forme de Vie que l’on trouve par ex chez Hegel. Une forme de vie se forme a un certain moment, dans un contexte : pas la même forme de vie que chez les Romain, etc.
La Forme de Vie est extraordinaire : on ne perçoit que celle de l’autre car on baigne dans notre propre forme de vie.
Forme = langage, la mise en forme de la sociabilité (comment on négocie, les argumentations qui mettent en forme la pensée). Ils donnent naissance aux concepts, et donc aux critères. C’est le savoir en situation.
Vie = mouvement, mise en œuvre des concepts / critères. La vie met à défaut la forme. Dialectique forme / vie en cas de crise.
La forme de vie permet de s’accorder dans et pas sur.
Lorsqu’on met en place une politique publique, c’est que l’on croit au principe inhérent du concept.
Lorsque le problème émerge, il y a déjà une rupture : les concepts actuels ne sont plus pertinents pour répondre au problème.
L’impératif fonctionnel est le socle de l’ordinaire de nos sociétés.
Les critères sont matérialisés par les indicateurs qui mesurent la « dureté » des critèreS.
Stanley Cavell : Claim of reason / les voies de la raison => la forme de vie est la capacité de s’orienter dans les usages, faire entendre sa voie lorsque le sens est embarrassé/
Wittgenstein : et si un lion parlait, est ce qu’on le comprendrait ?
Hegel : c’est dans la nuit la plus sombre que l’on voit => lorsque les choses sont passés, apparaissent
Les politiques publiques osnt des créations de monde, d’imaginaire : un problème suffisamment important pour que tous ensemble on s’accorde pour y répondre ? (les 4 formes de création du monde de Descola).
Anaphore, itération, répétition : c’est dans la répet à l’identique que se manifestent les différences, ex : la JP répétition d’un conflit, d’un litige. Une Ppb ce n’est que du mouvement, à l’instar de la JP : usage (vie).